JOURNAL D'UN INQUIET

THEATRE

"(...)la peste la plus terrible est celle qui ne divulgue pas ses traits."

Antonin Artaud, Le théâtre et son double.

Collage Stéphane Vallet

UNE RENCONTRE

TRAIN D'HIVER

A Solange

J'ai croisé votre regard dans un train en hiver.

Vos yeux brillaient d'un soleil un peu triste.

J'aimais déjà vos longs cheveux.

Je regardais votre bouche.

Vous faisiez semblant de dormir.

J'ai grifonné quelques mots sur un journal : "Un bonheur de vous regarder, une telle évidence."

Puis, mon numéro de téléphone, au feutre noir.

J'ai déchiré un bout de journal, comme une petite robe de papier.

Nos doigts se sont frôlés quand je vous l'ai tendu.

Vous avez dit un truc sérieux, un peu maladroit, je n'arrive pas à me souvenir.

Je voulais vous prendre dans mes bras, baiser votre nuque.

Vos yeux brillaient comme des étoiles.

La vitesse de la nuit.

La tempête.

Paupières ouvertes, paupières fermées.

Ma vie suspendu à ce regard.

Les wagons se décrochaient comme un collier de perles.

Le train se balançait.

Vos mains de velours caressaient un carnet de cuir.

Vos lèvres entre les pages.

Je ne portais pas de bague.

Vous l'aviez remarqué.

Quelques gouttes de sueur.

Nos doigts se sont encore frôlés.

Puis, vous êtes descendue sur le quai.

Stéphane Vallet

COMME UN LUNDI

SANG POUR SANG

Ce matin, je me lève. Les couloirs sentent le détergent. L'infirmière sautille jusqu'au fauteuil. L'aiguille est énorme. La poche se remplit de sang. Le train-train. Dans le hall de l'hôpital les malades semblent arriver de partout. Un café, pas de cigarette. L'ascenseur est en dérangement. Les blouses se déplacent en bande. Un type déplie une grande table. Il y pose des dépliants contre le tabagisme, l'alcoolisme. "Bon courage!", lui dit un médecin, avant de sortir s'en griller une aussi sec. Dehors, le soleil effleure enfin les toits du batiment gris. Un fleuriste dispose ses plantes devant son magasin.

S.V.

Collage Stéphane Vallet

INCERTITUDES

JOUER, OU NE PAS JOUER?

Collage Stéphane Vallet

NO PICTURES

Iconographie trouvée in James.blog.

Collage Stéphane Vallet.

184 IMAGES DISPARAISSENT

JOURNAL D'UN INQUIET, BLOG CENSURE ! 

"Le problème d'hier a affecté un très petit nombre de weblogs TypePad parmi ceux commençants par S. Malheureusement votre site en fait partie. Nos sauvegardes ont permis de remettre le contenu texte de votre weblog mais les images sont affectées. A priopri sans vore site il s'agit de 184 images. Si vous disposez de ces photos dans votre ordinateur et que vous souhaitez dés à présent les recharger sur votre blog vous pouvez le faire. Il faudra cependant changer le nom de chaque fichier image en question (...)."

Voilà la "réponse" de TypePad. Evidemment, elle ne me satisfait pas. Ce sont des mois de travail qui sont ainsi balayés au prétexte d'un mystérieux incident technique.

UN "INCIDENT" ETRANGE

DES IMAGES DISPARAISSENT

Attention, ce blog n'est pas dans son état "normal" : certaines photos, liens, typelistes, albums photos, etc. ont disparu à mon insu. D'autres réapparaissent, alors qu'elles étaient supprimés. Help!

Toutes mes images récentes sont effacées, les unes après les autres. Sauf Nanard (ci contre) qui tient le coup. Pour l'instant. Soit 71 images du 25 août au 4 octobre dont l'on ne voit plus qu'un cadre vide et une petite croix rouge en haut à gauche.

SOLITAIRES MAIS SOLIDAIRES

Je viens de visiter Secret des dieux et il a les mêmes problèmes que LE JOURNAL D'UN INQUIET. TypePad lui répond à lui aussi que le problème est résolu. Tu parles!

Il menace de carrément de désouder son blog. BOUM! Et de changer de terre d'accueil. A suivre, donc. Solidaires, en tout cas. Solitaires, mais solidaires!  

On nous dit donc que le problème est résolu. S'il persiste c'est que ce n'est plus un incident technique, ni un bug, mais de la censure. D'ailleurs, les images continuent à disparaître, comme si on détricotait le blog.

4 OCTOBRE 2005

LE TEMPS DE LA COLERE

Mobilisation générale. Aujourd'hui, la rue parle. Des centaines de milliers de personnes attendues. Contre la politique sociale du gouvernement. Pour l'emploi et le pouvoir d'achat. Les droits des salariés. Une grande vague?

Collages Stéphane Vallet

Embouteillage monstre aux abords de la Place de la République. Je prends un café avec vue sur la rue. Une estafette rouge des  Premiers secours se gare en épingle face à un Mc Donald's. Derrière les vitres, la vie semble plus grise, et à la fois vibrante comme un petit théâtre. Le souffle de l'automne donne aux passants des teints de feuilles mortes. Par petits groupes, par grappes, les manifestants rejoignent la Répu, cachant leurs petits drapeaux qu'il déplieront à la hate lorsqu'ils rejoindront le cortège. Je me retrouve dans la rue, saisi par l'air frisquet. Le vent se lève, avenue de la République. Un homme poursuit son chapeau qui s'est envolé. "Tous ensemble, tous ensemble, ouais!". Sur la place, les militants, attendent derrière des banderoles l'autorisation du départ. "Ca y'est, bonne nouvelle, on va avancer, le premier ballon de la CGT est en train de s'ébranler", gueule dans son micro un type perché sur un camion. Plus loin : "Camarades, laissez passer la banderole de nos camarades retraités de la CGT." Course aux décibels. Saturation. Les innévitables odeurs de saucisses et de merguez. On me distribue des tracts : "La précarité nous gache la vie", "Solidarité avec les sans papiers", "Politiciens, patrons, rentiers...qu'ils s'en  aillent tous!", "L'armée contre les marins, des milliards pour les patrons, Chirac, Villepin, Sarkozy, ca suffit!", etc. Il est 17h45. Les derniers manifestants quittent la place de la République. Le sol est jonché de papiers.

S.V.