Dans Cap Canaveral (45 pages), Grégoire Bouillier démontre qu'il n'est pas besoin de faire long pour écrire un grand livre. Une aventure (et une aventure dans l'aventure), entre un écrivain, et une (très) jeune femme : V. Il participe à une table ronde, en qualité d'auteur, dans une ville qui n'est pas la sienne. La fille vient pour une dédicace. Elle a apporté son livre : "Le tenait contre sa poitrine avant de te le tendre. Des pages cornées. Tout de suite tu as remarqué sa bouche. Le miracle de sa bouche." Trainent et picolent dans un bar. S'embrassent. Se caressent. Elle l'entraine chez lui. Et c'est ici que tout bascule. L'aventure dans l'aventure. Ce n'est pas dans sa chambre que V. le conduit, mais dans une autre chambre : "Je veux vous montrer quelque chose". Un secret, qui cache, sans doute, d'autres secret. Un violent secret, au delà de l'intime, dont l'écrivain narrateur deviendra complice. Un secret que seule l'écriture pouvait libérer. Car, la clef de ce livre est la littérature. Et Grégoire Bouillier de citer en exergue, cette phrase de Breat Easton Ellis : "La vie de l'écrivain encourage l'idée que la défaite et le malheur sont bons pour l'art."
Stéphane Vallet
Cap Canaveral, Grégoire Bouillier, Allia, 2008. 3 euros.
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