Le périphérique m'inquiétait. Je pensais aux seins de Flora que j'avais effleuré , ses tétons dans ma bouche. J'avais glissé une main sous sa jupe. C'était doux et mouillé. Elle avait de petites décharges électriques, zébrées sur son corps, comme un électrocardiogramme déprogrammé. J'étais venu la rejoindre dans sa chambre. De grandes tentures jaunes devant sa fenêtre. Elle mordillait mon cou, faisait glisser mon slip jusqu'aux mollets, et s'agenouillait sur le tapis persan, comme pour une prière. Je déchargeai dans sa bouche. Quelqu'un me déposait sur le paillasson de l'entrée. Je n'aimais pas les matins, sensation de mort imminente. Je me levais pour aller au lycée, joint déjà pendu aux lèvres. Je tranchais souvent l'opacité de l'aube, battements de cils quand le soleil perçait déjà les nuages. Ma mobylette ne démarrait jamais. Il fallait faire du stop. J'arrivais toujours en retard. Et l'autocar serpentait dans la montagne, rasait les précipices. De petites fontaines sur les places des villages désertés. Le dernier passager était descendu depuis longtemps. J'étais seul dans la carlingue. Je franchissais une frontière invisible. Le soleil déclinait. Je guettais les charognards dans le ciel. Des renards me guettaient à chaque page. Je revenais sur mes pas, mais les traces dans la neige s'effaçaient. La guerre me dévorait. Elle dévorait le monde...
Stéphane Vallet
collages S.V.
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