Crocheter quelques mensonges avant de plonger dans l'arène des corps ouverts. Les chirurgiens se cachent derrière un masque bleu. La nausée au réveil, haleine de chacal, trique de bourin. Des silhouettes se consument sur les murs lézardés. Je relève la tête, comme à l'abattage. Je me croyais à l'abri de la sentimentalité, sale mentalité en réalité. Je vais plonger pour de bon. Toujours cette sensation de chaos. Je poursuis des chimères. J'ai amorcé quelques bombes, vision encore trouble. Et le lent vacillement de l'âme lorsque plus rien ne vibre.
Les vertiges de l'aube, à l'affût d'une rencontre. Les fumées bleues dans la lumière des premiers métros. Une cigarette à griller. Impression de déjà vu, en bordure de périphérique. Le ballet des phares sur l'autoroute. Cette part d'enfance dans ma vie déformée. Ne pas tomber à la renverse. Faire semblant de marcher. Le brancardier pousse mon fauteuil roulant. Il porte une boucle à l'oreille gauche, chantonne dans les allées du parc aux grands chênes. Le soleil décline. L'ergothérapeute est en retard. Je l'attends dans un coin de la pièce, en regardant mes doigts ratatinés et inertes, mes bras et mes jambes paralysées. La danse du tétraplégique, le cul sur sa chaise, comme sur un petit cheval à bascule. Je m'invente des javas à venir, des étreintes superbes. L'ergothérapeute me sourit. Elle caresse mes mains, pousse mon fauteuil jusqu'à la table de travail. Et dispose de petits cubes devant moi. Mes bras sont inertes. Tremblements. Le bruit de ma valve mécanique me rappelle que je suis vivant...
Stéphane Vallet
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une astuces: change ton glog.Casséééééééééééééééééééééééééééééééééééé
Rédigé par : quelqun | 15/06/2005 à 15:15