A voir tout ça, toute cette partie s'éteindre en l'instant qu'il suffit à l'Homme Politique pour se ressaisir, conscient que rien n'était arrivé, et passer un doigt de beurre doux sur la colère nostalgique et vaine de l'Individu Libre qui ne connaît pas le temps qu'il pleure, à voir alors, trois jours après l'Evénement, l'ennui couvrir d'un coup la ville, et le pays et personne n'être content, c'est évident, et tout le monde perdre à la fin sauf un ou deux ou quelques mais pas beaucoup, plus tard à les voir sourire sur les papiers journaux; à voir en premier, à voir et regarder les branches de l'édifice social aller voter - pour tromper quoi ? L'ennemi, la certitude, sont de même engeance, descendent de la même merde : l'ennui qui ne se satisfait de rien, ne se divertit de façade que dans l'illusion ennuyeuse que quelque chose va arriver et qui tiraille lorsqu'elle s'estompe, qui tiraille dégoût comme la courbature d'un effort innutile -, à voir ce que le printemps fit au copain mort de Bernardo Cinquetti et aux filles vêtues à regret, à voir ainsi les trains aller le matin et rouler et rouler le cours des choses et rattraper le retard pris à cause du Désordre, un Oeil dans le coin s'essuya des larmes sèches, dit sans rire à un autre, Putain...Putain, ça sent le tanin, dans cette forêt d'arbres démocrates !, ouais, il le dit à un autre, le même, le mien car en vrai j'en ai deux qui pareillent, s'ignorent mais savent se reclure, tout myopes et tout astigmates et tenus ainsi à distance vers le loin où les images sont moins que des menteries, des tâches, vers nulle part, ouais, Vice le dit à Versa comme un défi à la parole et au vin puis, à la vue d'une femme nue, habillée de ses hanches, de ses seins et de ses bottes et c'était bien tout, il se rinça, ajouta Ho faux-jeton, mets ton manteau, on va aller faire un tour ! et Versa qui ne regardait que l'intérieur ne comprit pas pourquoi mais s'exécuta : ils ne virent alors plus rien que ce qu'ils entendirent Hé vas vendre tes yeux, hein ! Vas vendre tes yeux ou échange les contre un baril de poudre, n'importe laquelle, prends ce que tu veux ! Vas au magasin, on te donnera des lunettes contre tes yeux, et pis dans l'autre magasin, dans la boutique d'à côté, on te prendra tes lunettes et on te refilera de la poudre et comme ça, t'auras fait le tour de passe-passe et on verra p'us rien !
Mathieu Diebler
et le troisième oeil, que penserait-il, que dirait-il?
Vice et versa seraient sans doute frustrés, tout comme recto et verso....
gros bisous à l'auteur de cette chronique qui me reconnaitra et encouragements aux rédacteurs de ce drôle de journal qui pour l'inquiète que je suis, me convient tt à fait
Rédigé par : duhamel | 15/06/2005 à 09:56