La piste du tigre
Tu restes engoncé à l’intérieur de ton crâne, que tu inclines d’arrière en avant, dans un mouvement de balancier, comme suspendu au bord du monde. Ta respiration semble saccadée, et les images tournent en boucle dans ta tête, avant d’exploser en plein vol. La narration est compulsive, aussi détraquée qu’un pur cauchemar. Tu voudrais te réveiller en sueur, épuisé entre tes draps mouillés, mais ta machine à remonter le temps est enrayée, comme un vieux révolver, que tu pointerais contre ta tempe. La piste du tigre t’entraine dans la jungle de tes propres obsessions, où tu te perds, comme dans un labyrinthe. Tu cherches à délimiter ton territoire. Le terrain est marécageux, entouré d’herbes hautes, et de lianes suspendues. Tu avances en terrain miné, au milieu d’une végétation épaisse et luxuriante. Il s’agit d’un voyage immobile, comme dans un livre ouvert. Tu te réfugies sur les arbres, comme si des chasseurs te poursuivaient, et qu’ils te lançaient des pierres, avec leurs frondes. Tu es un tigre de papier, que l’on déchire. La tigresse, une mangeuse d’hommes. Le festin ne tardera pas.
S.V.
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