Match à quatre ?
Fillon est un rebelle, Mélenchon un insoumis, Le Pen est le peuple, et Macron fait la révolution. Les glissements sémantiques pourraient prêter à rire. Brandir comme des drapeaux, des mots vidés de leurs sens, que l’on agite, tel des bateleurs et des bonimenteurs, à la face d’électeurs déboussolés, ne parait pas en mesure de grandir le débat démocratique. Dans ce jeu de position, où tous les coups sont permis, nous devrions arbitrer, ce match à quatre, que nous prédisent les sondages. Avec ce quatuor improbable, en tête de toutes les intentions de vote, la posture et le culte du moi, prennent le pas sur les argumentations. Et si nul ne peut aujourd’hui prédire, de quel nom accoucheront les urnes, il y aura, soyons-en sûr, un grand vainqueur : le populisme !
Stéphane Vallet
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