Furtives pensées
Attention aux signaux d’incendie, qui peuplent de furtives pensées, dans l’arborescence d’un esprit en roues libres. Ta cryptographie intime présente des failles invisibles, dans les tréfonds d’un pays interdit. Tu te déplaces à l’intérieur de la scène du crime, à la recherche du moindre indice, dans une génuflexion contrariée. Il faudrait revenir à la scène primitive. La ritualisation de la démarche entraîne des courants contraires, où il ne fait pas bon sortir du périmètre délimité par des rubans de police, à moins de se laisser happer par la tempête, comme une brindille ballotée par les vagues, contre vent et marée ; la transfusion parvient à te maintenir dans un état de semi-conscience, où tu cherches à sortir de cauchemars labyrinthiques. La narration concentrique provoque des effets de répétition, qui engendrent confusion de l’esprit. Montée d’acide que tu ne parviens à maitriser. Tu te raccroches à des pulsions incertaines, en prise à un jeu d’artificier. Il ne sert à rien d’envoyer une fusée de détresse ; il est encore préférable de se la planter dans le cœur. Tu livres un dernier combat. L’aube est pâle et jaune.
*
L’ambulance du tigre se fraie un chemin dans l’aube naissante, lancée à toute allure, sirène hurlante. L’infirmière, à la longue chevelure, ressemble à une sirène, qui t’emporterait vers le fond. L’infirmière est ta petite pute. L’infirmière te suce le sang. C’est comme franchir le mur du son. L’infirmière est ta cavalière. L’infirmière montre ses dessous de soie sous sa blouse fluorescente. L’infirmière joue avec le bocal de la perf. L’aube est pâle et jaune.
Stéphane Vallet
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.