De grands incendies
Le vent souffle dans la tête d’assassins aux pipes biscornues, dans des nuages de fumées bleues ; et ils ferment les yeux, imprégnés de colère. Rester sur ses gardes, jusque dans les effusions. Les assassins ne vivent que d’un œil ; l’autre, il le garde pour vous trancher du regard. Les gesticulations intempestives de fantassins isolés, donnent du fil à retordre aux surveillants, qui n’hésitent pas à utiliser les mortiers pour dégager la place. De grands incendies encerclent l’échiquier où se sont réfugiés les derniers survivants, à l’abri des caméras. Des morveux enrubannés, aux sourires de pitbulls, dont l’on se souvient des baisers, agitent des révolvers. Des starlettes remuent du cul, pour l’ambiance, dans des effusions de couleurs. Il y en a toujours pour se déshabiller, devant le flash des appareils, avant de se réfugier au bar, sans se soucier des cadavres. C’est l’heure de se susurrer des mots durs à l’oreille, en déboutonnant sa braguette, de se vautrer dans les recoins de l’âme et les remugles des corps à corps. Il faut payer d’avance, comme avec les putains du quartier. La mécanique impose des sacrifices de poulets, que l’on saigne jusqu’aux derniers cris, en évitant de prononcer des mots définitifs, qui font rire les spectateurs. La passion est par essence dangereuse, pas besoin d’allumette pour attiser le feu. Les pompiers pyromanes adorent se maquiller. Dans les yeux des biches, brulent toujours une flamme. Les assassins ne restent jamais manchots devant un cul tendu. Les lèvres se rapprochent dans des miaulements de peaux. Les secousses du sexe envahissent l’écran. Il est déjà trop tard pour offrir des fleurs.
S.V.
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