La stratégie de l'inquiétude
Pour arpenter le territoire des chiens, il n'est pas nécessaire d'apporter son collier, à moins de l'offrir à une chienne. Il est préférable d'avancer en terrain couvert, et de savoir montrer ses crocs. Les aboiements ne suffisent pas à se frayer un chemin parmi les hordes titubantes. Le mental est une illusion supplémentaire. Pour afficher des résultats, la tactique est de frapper d'abord. J'ajoute des entailles à la crosse de mon couteau, et collectionne les scalps, en revisitant ma carte du tendre. Mon romantisme exacerbé donne des signes d'essoufflement. Je chancelle en mon for intérieur. Chaque traversée révèle des mécanismes de destruction primaire, à la fange d'une pensée clandestine, comme des sursauts de dégout maquillé en espoir, dans des fragments de lumière où gisent rêves perdus, ébauches de sentimentalité, et relents d'amour à mort. Je cherche à écharper les réseaux d'impatiences, cette frénésie d'époque, dans le grand spectacle des agonies tarifées. Le soleil n'est qu'un ersatz de la mauvaise conscience qui empoisonne les courants de fleuves en colère, parmi des embruns criminogènes. Je contourne les variations de l'âme, avec des gestes d'assassin, dans une errance névropathe. La stratégie de l'inquiétude demeure résiduelle. Le missionnaire n'est pas ma position préférée.
S.V.
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