RIRE DU CHAOS
Je ris du chaos avec Kaori.
Je caresse sa photo avec du feutre noir, et le rouge à lèvres éclabousse son corps de papier, je devine l'éclat lumineux de ses yeux. Ses seins tanguent sous son corsage. Elle est ma cible émouvante. Je déchire en tremblant quelques rêves, je m'approche à pas feutrés. Elle pourrait me planter un couteau en plein cœur.
Je lui bande les yeux avec de la soie mauve. Son corps tremble. Des frissons sur sa peau. Je la saisis par le cou, puis par les cheveux. Son cul tendu comme une offrande. Nos corps électrisés.
Nous partageons thé au jasmin, en faisant bruler de l'encens, et des bougies, comme pour une cérémonie de kamikazes.
J'ai revêtu kimono blanc, je voudrais être zen.
"Pas gagné!", dit-elle.
Elle me tend la pipe.
Mes doigts tremblent.
"De l'opium, je suppose?".
J'en aspire de grosses bouffées, allongé sur un sofa.
Kaori baisse un peu l'abat-jour.
"Il fait si doux, ce soir!", dit-elle.
Nous jouons aux ombres chinoises, je caresse deux seins, suce tétons pointus.
Son corps est une aquarelle.
L'amour un théâtre.
Guerre de positions.
Un chat nous observe, derrière un paravent.
Il a fumé de l'opium, lui aussi.
Stéphane Vallet
Pièces détachées d'un rêve cousu de sang, descendu un instant sur le papier blanc pour nous installer en toute inquiétude-C'est léger et beau comme un roman qui ne paraîtrait qu'au jour de l'an
Rédigé par : lSARAH | 31/12/2008 à 09:34
Merci ma Sarah, tes mots me réchauffent.
T'embrasse fort.
Rédigé par : bob | 31/12/2008 à 10:07