Un homme (Paul) en costume, et une femme (Elsa) en robe de mariée, escarpins, et voilure blanche. Ils fuient dans la nuit, au milieu d'une forêt. Elle a quitté son richissime mari, homme d'affaire corrompu (et sa mère omniprésente), quelques heures après le mariage. Il est parti avec elle, comme s'il fuyait, lui aussi, quelque chose. En cavale de lui même, et de sa vie, avec femme et enfants. D'autres personnages surgissent, dans un grand jeu d'ombre et de lumière. Tous superbement interprétés par Viviane Gay et Frédéric Ozier. Une baronne nympho en fourrure léopard, et sa grosse liasse de billets . Un inquiétant prédateur, avec casquette militaire, qui piste biches perdues ("gibier rare") en bout de nuit : "Moi c'que j'aime c'est la traque. Quand la bête finit par comprendre que vous ne lâcherez pas." Dans Cavales, de Pierre Vignes, mise en scène par Julie Burnier, chacun est la proie de l'autre, comme dans les contes de fée modernes, et les jeux cruels de l'enfance. Les porcs se transforment en loup, et les filles pleurent dans leur robe de mariée. Paul et Elsa sont aussi traqués par les sbires du mari humilié (le loup). Et tout s'accélère, comme dans un road movie à l'américaine. Machine infernale à remonter le temps.
Stéphane Vallet
ACTEON Théâtre , jusqu'au 26 avril 2008, à 20 heures, 11, rue du Général Blaise, Paris 11. Réservations : 01 43 38 74 62.
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