JOURNAL D'UN INQUIET

HAPPENING

PAN (LE RETOUR)

Après une trêve estivale les snipers du Collectif 45FortyFive  reviennent, ce dimanche 30 septembre 2007, avec l'un de ces Pan! Dimanche dont ils ont le secret. Au programme :  concerts , lectures, et expositions. Vers 18h, Les Trois agités, que l'on avait déjà pu applaudir lors d'un précédent happening, ouvriront le bal, avant de laisser la place à Mathilde Tixier , Rodolphe Adèle et Mathieu Diebler  qui liront, avec Caroline Senné  certains de leurs textes, accompagnés par Automne Lajeat au violoncelle, et Julian Ripert à la batterie. En clôture, un grand concert avec Axel and the Farmers , My Bee's Garden  et Barth . Des photographies de Yethy, des dessins de Mathilde Tixier, et des collages de Bob l'inquiet, seront également exposés.

S.V.

Collectif 45FortyFive, 45, rue du Faubourg du Temple,  PARIS 10. Métros Republique, Goncourt, ou Belleville. Expositions à partir de 15h, concerts et lectures à 18h

A noter : Pan! Dimanche 06 aura lieu le 21 octobre 07, une carte blanche a été donnée à Pierre Escot.

FRAGMENT

QUELQUES NOTES

J'ai du vent dans ma tête et  mon cœur bat trop fort.  La nuit  griffe quelques notes au bout du zinc. Une femme danse, perchée sur le comptoir, une autre la rejoint. Le DJ est en dérangement. La musique devenue folle tourne en boucle. Mes pulsations s'accélèrent . Un autre verre, une cigarette. J'ai perdu mon imperméable noir.  Il pleut à l'intérieur du bar.  Je ne retrouve  plus la lumière. S.V.

COLLAGE

LA FEMME PERCÉE

Collage Stéphane Vallet

HUMEUR

CHABADABADA

Ce mélange lancinant entre le rugby d'aujourd'hui, et les bassesses politiques, où le ballon ovale devient un enjeu  stratégique de musèlement de l'opinion.  Le sport est parfois une religion qui se déshabille  en eaux troubles.  Endormir les "vrais gens", comme ils disent, pour mieux leur cogner dessus, et les plonger la tête sous l'eau, pour qu'ils étouffent à petits feux. Le rugby appelé au secours de la croissance dans un faux passeport pour l'ivresse,  entre deux mesures antisociales.  Il y a quelque chose de fabriqué dans cette Coupe du Monde au service du tout puissant qui squatte nos vies, et les enfonce un peu plus, dans une illusion de démocratie. On a changé d'époque.  Monsieur Je suis partout, détricote ce qui faisait le lien social de notre pays, au service des plus riches, cognant les plus pauvres, les  plus fragiles. Tests ADN pour les familles d'immigrés, qui souhaitent venir en France dans le cadre du regroupement familiale, comme si une loi  ne pouvait s'appliquer qu'à certains, selon leur pays d'origine, ou la couleur de leur peau.  Chasse aux malades - et j'en sais quelque chose - avec l'instauration des scandaleuses franchises médicales , et de la casse annoncée de notre système de santé, au profit d'une privatisation qui ne profitera qu'à certains. Haro sur les régimes spéciaux, sauf ceux des parlementaires. Destruction progressive de la fonction publique :  "Un p'tit pécule pour partir!" Traque des enfants de sans papiers, et de leurs parents. Un  Ordre est en train de naitre, sous l'égide de notre nouveau Maitre. Il ressemble à un cauchemar. Même pas climatisé!

S.V.

COLLAGE

COEUR OUVERT

Collage Stéphane Vallet

FRAGMENT

LE VENT SE RENSEIGNE

Il faut bien commencer par la nuit. Les rêves sombrent toujours. La nuit se consume en angle mort. Le vent se renseigne. Parfois, on saigne. C'est la vie, qu'on dit. Je vois un dirigeable dans le ciel étoilé. J'étais barbouillé . Je tenais à peine sur mes jambes. Onduleuses sensations. La fille en rouge dansait à l'autre bout de la piste aux étoiles. Elle avait ôté son chapeau.

S.V.

FRAGMENT

DERNIERE DANSE

La cour pavée, il ne pleut plus, ta silhouette disparait, je poursuis ton ombre, dernière danse, fenêtre ouverte. Le vent transperce ta chevelure, perdue sous le chapeau de feutre (noir), rythmé comme un tango, à bout de souffle, cœur désaccordé, dans la pénombre.

S.V.

 

LE CORPS SUBLIME

L'ÉTOILE FILANTE

Francesca Woodman  (1958-1981) est l'étoile filante de la photographie. Elle s'y est brulée les ailes. A 23 ans,  elle s'est défenestrée, à New-York, par la fenêtre de son atelier. Chez elle, le génie démarre tôt. A l'âge de 13 ans, elle réalise ses premiers autoportraits déshabillés, jouant à se cacher le visage. Et ne cessera plus de se photographier, nue, dans des mises en scènes avec accessoires, qui empruntent au théâtre intimes des corps.

Un film, présenté avec trois documentaires sur la photographie, réunis sous le titre générique "Le corps sublimé" (*), rend hommage à cette étoile filante. Réalisé par Jérôme de Missolz,  "Sans titre" (1m12), est écrit  en collaboration avec Florence Denou, qui en est aussi l'actrice principale, la muse, l'inspiratrice. Elle n'y incarne pas Francesca Woodman, mais une jeune photographe qui met en scène son propre corps, dans des autoportraits avec ou sans modèles. Paysages de démolition, maisons abandonnées, miroirs brisés, poissons crevés, entre rêve et cauchemar, tout est prétexte pour saisir l'inexorable décomposition des chairs. Labyrinthe à la Lewis Carroll où l'on se masque pour mieux se dévoiler et  pour prolonger les jeux de l'enfance.  Une adaptation solaire (soleil noir) de l'œuvre de Francesca Woodman, à partir d'une trentaine de photos qui en donnent la structure, avec en off la belle voix cabossée de Florence Denou. Et une prise ultime, que l'image n'aura jamais fixée. Se jeter dans le vide.

Stéphane Vallet

(*) Films documentaires de Jérôme de Missolz (2h46).

COLLAGE

RECREATION

Collage Stéphane Vallet

FRAGMENT

OMBRES ROUGES

J'ai pas oublié tes baisers, ni le goût de ta bouche, lèvres renversées, autour des hanches.

S.V.