LES INDÉCIS HEUREUX QUI SONT NÉS QUELQUE PART
Deux grands dangers : que Jean-Marie soit au second tour, comme en 2002, et que Nicolas soit élu président, au soir du 2 mai 2007. Dans cette campagne, jeu de théâtre d'ombre, sous les masques et les dagues, surnagent la démagogie des uns et des autres, l'ambition démesurée de certains, les bouffées délirantes des adeptes du tout sécuritaire. En chassant sur les terres du Front National, Nicolas, candidat sortant, qui n'a cessé d'opposer les français entre eux, choisit la stratégie de la tension. "L'inquiétant Monsieur Sarkozy", titre Libération, mercredi 18 avril. "Votez peur", renchérit Charlie Hebdo. Et il y a de quoi, évidemment, s'inquiéter, non seulement de l'autoritarisme au service de lui même qu'il incarne, mais aussi de sa volonté de détruire tout ce qui fait/faisait le lien social d'un pays, dont tout un pan se précarise, balayant cette notion élémentaire de solidarité, déjà mis à mal par cinq années d'Etat UMP (et UDF). De l'inédit, nous dit-on, avec François, l'extrême centriste, qui n'aurait ni passé, ni passif, alors qu'il gouverne encore aujourd'hui, partout en France, dans les régions, les départements, les communes, avec l'UMP de Nicolas. Voter pour lui, c'est flinguer la gauche, enfin ce qu'il en reste. C'est encore plus de confusion. C'est toutes les compromissions possibles. Les retournements de veste. Evidemment, Jean-Marie rôde, toujours en embuscade. Il pourrait refaire le coup du 21 avril 2002. Il n'y a aujourd'hui aucune certitude. A cause des indécis, qui n'auraient jamais été aussi nombreux. De quoi être désorienté. Chacun des candidats avance masqué, au gré des sondages. Nicolas cite Blum et Jaurès un jour, Rivarol le lendemain. François se la joue rebelle, en marge d'un système dont il est l'un des représentants. Et puis il y a Ségolène. La candidate que le parti socialiste a choisie. Une muse en orbite. Elle vend l'idée d'un "Ordre juste". Elle parle comme une fille de militaire. Elle distribue de petits drapeaux tricolores pour que les français les agitent. Elle a écrasé les éléphants. Et fait preuve d'une grande "bravitude". Ce n'était pas ma candidate. Il est pourtant impératif que la gauche soit présente au second tour. Alors, ce sera Ségolène...
S.V.
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