ROBE ROUGE
Ce vin, renversé sur ta robe rouge, une esquive à peine, un sourire au fond de la salle, tes jolis pieds dans tes sandales, je veux être près de toi. Tu parles de tes rêves boulversés, je hume tes lèvres ouvertes, compliquée, je suis, me dis tu avec un grand soupir, comme si c'était déjà foutu d'avance. Je meurs de ton parfum. Je ne me souviens plus de ton prénom. Je me rappelle de cette soirée sur la terrasse, de la douceur de ta présence. Ce vin, renversé sur ta robe rouge, cuisses écartées. Je voulais danser sur la table. Nos doigts se frolaient. Je ne distinguais que des fragments, des ombres désarticulées, un peu trop ivre, peut-être, pour entendre mon coeur battre, boum, boum, comme une horlogerie trafiquée. De vin, renversé sur ta robe, et ta silhouette qui se dérobe, tu fuis, je crois, tu fuis la nuit. Je grimace, comme un singe triste devant la glace, parce que le miroir s'est brisé.
S.V.
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