CLASSE DES INQUIETS TRISTES
"Non, sérieusement, le bonheur, cet état diffus résultant de l'impossible convergence des parallèles d'une digestion sans aigreur avec l'égoïsme satisfait et sans remords, continue à me paraître, à moi, qui appartiens à la douloureuse classe des inquiets tristes, qui attendent éternellement une explosion ou un miracle, quelque chose d'aussi abstrait et d'aussi étrange que l'innocence, la justice, l'honneur, des concepts grandiloquents, profonds et vides, finalement, que la famille, l'école, le catéchisme et l'Etat m'avaient fait solennellement avaler pour mieux me dompter, pour tuer, si je puis m'exprimer ainsi, dans l'oeuf mes désirs de protestation et de révolte."
Antonio Lobo Antunes, Le cul de Judas, A.M. Métailié, 1997.
Collage Stéphane Vallet
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