JOURNAL D'UN INQUIET

OBJECTIF 2007

ROYAL AU BAR!  

L'effet "Star-Ac" souffle sur la classe politique française, notamment au parti socialiste, où ça se bouscule au portillon de la candidature à la candidature. Après Laurent, Dominique, Jack, Martine (il y en aura d'autres), Ségolène entre dans la danse. Dans un entretien à Paris-Match où elle pose avec sa fille Flora, la compagne de François décline les conditions où elle pourrait être candidate : "(...) il faudrait que je sois sollicitée. C'est ce qui fait aussi l'agrément de ma situation. Je ne suis pas obligé de m'autoproclamer". Et de préciser que sa candidature n'est tout de même possible que si François la " sollicite" et la "soutient"." C'est mal barré.  Invité hier sur France 2, le premier secrétaire a rappellé que la désignation du candidat socialiste n'était pas prévu avant fin 2006. Il faut dire que s'il gardait son poste au lendemain du congrés du Mans, sa propre candidature serait relancée. Pendant ce temps là, Lionel était venu soutenir "en citoyen" du Vert Jean Calvet, candidat de la gauche unie dans le canton de Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne)...

S.V.

Collages Stéphane Vallet

PHOTO

   PORTRAITS D'ACTEURS

A 32 ans, Céline Bansart ne manque pas de talents. Comédienne, elle a joué, notamment, dans Quatre secondes d'éternité (2000), de Cécile Déroudille, et dans Le chemin de traverse (2002), de Marina Deak, deux courts métrages. Photographe, elle a remporté de nombreux prix, dont celui de l'édition  2004 de I love café, à l'unanimité devant 124 candidats pour Dans un rêve d'Alfred, prise au Café de la Mairie (Paris). Pour sa première expo, elle présente de très originaux Portraits d'acteurs, à la galerie Art etc..., au 29, rue de la fontaine au roi, Paris XI. Du 4 au 10 octobre prochains.

S.V.

Contact : [email protected]

CONCERT

BAB :  C'EST D'LA BOMBE, BEBE!

Ne manquez pour aucun prétexte la rentrée de Beauty And the Beat (BAB), un trio musical explosif enmené par la belle (et rebelle) Carmen, jeune diva montante de l'electro-soul, qui sait faire battre les coeurs dans des rythmes improbables, matinés de Funk, de Hip Hop, de R & B, j'en passe, et même danse indienne, en français, anglais ou espagnol, pas de version sous-titrées, direct live, dans une "profusion de sons" : instruments, machines, voix, évidemment. Emois, émois, émois...

Stéphane Vallet

Beauty And the Beat (BAB) en concert vendredi 23 septembre à 22 heures, au Sentier des Halles, 50, rue d'Aboukir, Paris 2, métro Sentier. Ouverture des portes à 21h30.

EBAUCHE

MISE EN BOUCHE

Des livres que l'on caresse du bout des lèvres, comme des danseurs en colère. La piste est obscure. Plus de lumières stroboscopiques, ni même des projecteurs, juste une bougie que l'on allume pour se réchauffer.

S.V.

Collage Stéphane Vallet

FEUILLETON

LA NUIT DES REANIMATEURS 7

Il est 1h40. L'état de santé de plusieurs patients est encore préoccupant. Il faut sans arrêt intervenir, modifier les traitements. Le ballet continue, de chambre en chambre. Michel respire mal, à nouveau. On tente de lui faire une bronchoscopie. D'aspirer toutes ces saloperies à l'intérieur de ses poumons qui empêchent l'air d'arriver. La tension de la mamie est en chute libre. Le malade de la chambre numéro 6 flippe. Il n'arrête pas de sonner son infirmière. "Oh! j'en ai marre, dit-elle. Moi qui pensais passer une nuit cool, c'est raté!"

2 heures du mat. La grand-mère qui avait repris du poil de la bête, décline à nouveau. "Je suis déçu, dit le docteur. Elle allait mieux, et puis..." Il ne termine pas sa phrase. Il s'affaire déjà autour d'elle, manipule des instruments sophistiqués, demande de l'aide aux infirmières qui accourent. Le malade de la chambre numéro 6 sonne toujours. On a l'impression que cela ne va jamais s'arrêter, que tout ce cirque va durer jusqu'au bout de la nuit.          

A 3 heures, un calme relatif finit par régner. Les infirmières et les aides soignants se restaurent, chacun de son côté. Le docteur Pascal Empereur-Bissonnet donne ses dernières instructions avant de rejoindre l'internat, pour se coucher. "N'hésitez pas à m'appeler s'il y a un problème." On le réveillera deux fois pendant son sommeil.

A 9 heures du matin, il reviendra dans le service pour faire la transmission, en sens inverse. Une autre équipe est déjà là, en pleine action.

Stéphane Vallet

FIN

OBJECTIF 2007

LA GUERRE DES ROSES

Dans le jeu de poker menteur que jouent les éléphants du parti socialiste, tout en sourires figés devant les caméras, mais à couteaux tirés en coulisse, François, premier secrétaire, semble avoir marqué des points ce week-end. Il est sorti renforcé du conseil national où cinq "motions" ont été déposées en vue du congrés du Mans en novembre prochain : elles se disputeront le suffrage des militants PS. Laurent le socialo, flanqué de Jean-Luc le tribun, semblait plus seul que jamais. Même Arnaud et Vincent (du Nouveau Parti Socialiste) ont préféré s'allier avec le rugueux Henri plutôt que de faire cause commune avec Laurent. Rassemblés autour du premier secrétaire, pour une photo de famille au sortir d'un petit déjeuner, les ténors socialistes et candidats à la candidatures (Martine, Dominique et Jack) ont choisi de taire leurs divisions pour afficher une unité de façade. L'actuel état major du parti ne sera pas facile à déloger. Mais Laurent, tout comme Gerhard en Allemagne, n'a pas dit son dernier mot. D'autres alliances (avec Henri et le NPS, par exemple) pourraient voir le jour dans deux mois. Dans ce combat de duperies généralisées, les tractations prennent le pas sur le débat politique. En attendant la droite au pouvoir continue son travail de démolition. Vous avez dit, camarades?

S.V.

FEUILLETON

LA NUIT DES REANIMATEUR 6

Oh30. Le docteur Pascal Empereur-Bissonnet fonce aux urgences, accompagné de l'externe. La salle d'attente est en efferverscence. Un clodo hirsute et barbu, assis sur une chaise roulante, une énorme clope à la main, arrangue l'assemblée d'une voix nasillarde : "Alors, quand est-ce qu'on s'occupe de moi? On paye des impots et en plus ils se foutent de notre gueule!"

Le médecin et l'externe entrent dans la chambre où est allongé l'homme d'une quarantaine d'années qui vient de faire sa tentative de suicide. Il est complétement sonné. "Vous le connaissez, ce monsieur? Il a déjà essayer de se suicider?", demande le réanimateur à l'infirmier des urgences.

Il l'ausculte, essaye de le réveiller. Sans aucun résultat. "OK, on le prend." Une infirmière et un aide-soignant le remontent sur un brancard jusqu'au service de réanimation. Il est une heure du matin. On l'allonge sur un lit. On le déshabille. Examens d'usage. On lui entoure son sexe d'un pistolet pour qu'il puisse pisser. "Vous pouvez faire pipi, monsieur. Vous avez un pistolet. Allez-y sans crainte!" On le garde sous surveillance, même si son état n'inspire pas d'inquiétude. "Des fois qu'il oublierait de respirer!", dit le médecin.

Stéphane Vallet

(A suivre)

POEMES

RETINITES

Ne cherche pas,

Tout est en ordre

Et nul n'a pris ton vélo

Nul n'a paru au balcon d'en face à hurler saoul et nu et plein bandant,

Plein bandant,

Nul ne l'a retenu tirant sur les fils de sa fourrure,

Pas même sa femme esclaffée à l'arrière de la scène de songe,

Nul n'a pris ton fluide

Qui ne peut se cacher

Mais

Mais nos humeurs sont des saccades,

(extrait de Nous avons des chairs)

Boulevard de Reims,

Au contre-haut du chemin où les autos cerclent la ville

Je sors mon revolver,

Vingt-deux millimètres d'acier,

Tire en l'air

- Pan ! -

Pour régler la course,

Sprint !

Flingue le sort,

Les départs

Et les retours ;

La circulation,

C'est important,

Demande à tes veines !

(extrait de Pan !)

mathieu diebbler

Dessins Mathilde Tixier

FEUILLETON

LA NUIT DES REANIMATEURS 5

Au même moment, un médecin des urgences arrive dans le service. Il se dirige d'un pas décidé vers le docteur Pascal Empereur-Bissonnet : "J'ai une TS (tentative de suicide) en bas. Tu ne peux pas le prendre?" Marchandages. Le type aurait avalé des comprimés. On ne sait trop lesquels, ni en quelle quantité. Il est dans le coma : stade 1-2. On convient qu'il faut lui faire rapidement un lavage gastrique. "Je m'occupe de cette patiente qui va beaucoup plus mal. Ensuite, je descends le voir.", promet le réanimateur avant de tourner vers la grand-mère.

"Tu vas l'intuber?", lui demande une infirmière. Le médecin fait oui de la tête. Puis s'adresse à la vieille dame : "Vous avez du mal à respirer. On va vous mettre un tube. Il faut bien respirer l'oxygène qu'on va vous donner."

23h45. "Ben, dis-donc, fait une infirmière, le chariot d'urgence est presque vide." L'imprimante, reliée directement au laboratoire de l'hôpital crache les premiers résultats d'analyse. "Elle a carrément des gaz merdiques. Et si elle faisait une embolie pulmonaire?" Le docteur compile le Vidal pour vérifier la posologie et adapter le traitement. Il faut anticiper. Prescrire juste et bien. Il finit par signer son ordonance rose saumon. Une liste impressionnante de médicaments.

0h20. Le malade de la chambre numéro 9 s'est un peu laissé aller. "Vous n'avez pas senti que vous alliez faire, monsieur R.?", lui demande l'infirmière. Il faut le nettoyer, puis lui talquer les fesses. Comme pour un bébé.

Stéphane Vallet

(A suivre)

SOUS LES ETOILES

Un vent léger s'absente sous ta jupe. Je reste suspendu à tes yeux étincelles. Des mouvements courbes, saccadés comme une caresse. C'est la brise de l'été. Des nuits sous les étoiles.

S.V.