Retour en réanimation. L'équipe marque une pose dans la salle de soin, autour d'un café et de verres de jus d'orange. Europe 2 en fond sonore. L'oeil rivé sur les écrans de surveillance et sur les cardioscopes. Le Samu est en retard. Premiers instants de relachement. On parle un peu cul, mais pas trop. On se raconte des histoires d'hôpital. Comme celle de ce type à qui on devait poser une sonde urinaire : sa biroute était trop petite et il a fallu le faire bander pour y parvenir.
Il est 23h20. La porte du service s'ouvre brusquement. Escorté par le médecin du Samu, la grand-mère débarque sur un brancard. Elle se tord de douleur. Appelle au secours : "Maman! Maman!" On l'installe dans la chambre. Les plaintes redoublent d'intensité : "J'ai mal. Je vais mourir".
Le docteur Pascal Empereur-Bissonnet la rassure : "Ca va aller, madame. Ne vous en faites pas. On s'occupe de vous!" Et se tournant vers les infirmières : "On lui fait un bilan. Gaz du sang! Radio du thorax. Bilan infectieux!" Elle souffre le martyre. "Vous ne pouvez pas la shooter?", je demande. "Si on l'endort, on ne pourra rien tirer d'elle." La mamie est allongée, nue, jambe écartée. Les infirmières récoltent son sang et ses urines purulentes. Qu'un aide-soignant se presse d'apporter au laboratoire de l'hôpital.
Stéphane Vallet
(A suivre)
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