Les locaux de Paris-flash, magazine culturel, donnaient sur une petite cour intérieure pavée, que la concierge entretenait au karcher et à l'eau de javel.
Des bacs à fleurs, dispersés comme dans un jardin, barraient en corolle l'entrée du journal.
Jérôme Moulinier était en avance, comme d'hab, toujours peur que personne ne l'attende.
Il se réfugia dans un bar, face à une imprimerie où dormait un chat noir en vitrine.
Accoudé au zinc, il plongea son nez dans Le Parisien, pour éviter le regard des autres.
Il alluma une cigarette. Ses doigts tremblaient.
Il aperçut la silhouette dégingandée de Boby, son long manteau au cuir râpé, ses pompes en croco et son pitbull au collier incrusté de diamants.
Jérôme Moulinier le suivit du regard, comme un chien qui a repéré sa proie.
Il savoura l'instant.
Des stratégies s'échafaudaient dans son cerveau.
Il prendrait son temps, comme pour une vieille vengeance.
Il avait toute la mort devant lui.
Un café, une autre cigarette.
Stéphane Vallet
A suivre...
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