Versa n'appréciant pas plus le fracas des bombes au monde que Vice la Concorde nausée qui régnait depuis le vote dangereux - et vain - du mois de mai et le Problème de la Nation qui s'exportait même jusque Montréal-City d'où l'Ecrivain Numéro Deux a.k.a. l'Exilé (volontaire) ne se contentait plus de prose obèse mais la disputait, à sa manière - ce qu'il avait défini, car c'était un adepte des définitions, comme étant son style - lourde d'adverbes, de technicité de bordel, de concepts de guerre inventés par ceux qui ne la font pas et de foi par ceux qui la découvrent, la disputait ouais en non-sens fortuit et labeur sans joie à l'Ecrivain Numéro Un - en quarantaine souhaitée lui aussi et transféré récent, ces choses faites pour affaires, près le bunker âne de l'Ecrivain Numéro Trois resté au Pays - avec tout de même une fierté de combattre entre saigneurs de la même race, celle des Abrutis qui, sans rigolade jamais ni pensée, font mine de et s'organisent en réseaux, l'Ecurie des Chevaux Stratèges et Sérieux, ouais, Versa constatant autant l'accusation de Canicule faite à l'Eté qui, du coup, s'était fâché et pissait jubilait sur le Pays que Vice l'élection du râtelier de la femme du Président comme Chef des Images de l'Etat et et de sa bave, c'était un sale temps pour l'Oeil qui voyait le Monde Artistique et celui de l'Information acoquinés à se féliciter comme de vulgaires Hommes Politiques d'avoir bientôt du pognon pour créer cher et Libre tandis que les bombes pétaient à la quinzaine au "pays des gagnants qui avaient eu tort" où l'on glissait panique et tirait des balles dans la peau de l'Innocent - Mais qui est innocent, celui qui tue ici ou qui tue ailleurs, qui reste ou qui fuit, qui espère ou bien l'autre, qui vomit, personne n'est innocent et personne n'est coupable, Versa, tu entends ? La Faute n'existe pas, la Faute est une invention qui donne valeur à ceux qui la commettent et à ceux qui ne la commettent pas, ainsi on peut faire des opérations, ajouter, retrancher, Versa, diviser, ce sont les images du monde qui s'emmerde et s'occupe, il faut être indulgent, il faut être indulgent avec les connards pour qu'ils ne plantent pas un clou ou une flammèche divine dans le corps et que tu puisses te tirer loin d'eux, dans un bistrot où l'homme qui ne croit pas a des repères, chez toi dans ton lit à te satisfaire de paresse et d'envie, chez toi dans ton bureau à ta table de travail où le monde, sauf écriture de chronique, n'existe pas, merde, qu'est-ce qu'ils ont donc, Versa, qu'est-ce qui leur prend, à ces mecs perclus de trouille de s'occuper comme ça du bonheur des autres, de leur dire à tous, Faites bien gaffe, vous allez perdre, vous allez tout perdre, tout, vous avez déjà perdu, ce que moi, à Montréal-City où le Blanc a encore l'anus vierge des échanges inter-ethniques, où Le Blanc peut gagner la guerre, oui, vous avez déjà égaré par négligence séculaire - plus de deux siècles depuis la Révolution ! - ce que moi j'ai gardé, Ma Liberté, tout ça ce ne sont que des conneries, Versa, des conneries de peine-à-punk qui Ground-Zero toujours avant, toujours après, jamais au bon moment, ces mecs vivent avec la peur de la Mort et elle, elle les paie bien ! ! ! -, c'était une période sombre : l'Oeil aperçut la limite qu'il avait tracée sur le bord de la carcasse d'espoir dépassée haut par le liquide saumâtre que l'on écope à coups de hors-le-monde.
Mathieu Diebler
Ce qu'il y a de bien, avec cette histoire narrée par épisode, c'est qu'elle tient la route toute seule, sans qu'on ait à être Français ou même si l'on ne parvient pas à identifier les personnages "dénommés". On peut donc tous se faire rapter par le narrateur parce qu'il sait nous attraper avec son ironie, ses atmosphères et son regard sur le monde qu'il fait se mouvoir sous nos yeux. En plusssse (!), l'action vient rebondir dans ma cour (Morial). Je ne discuterai pas "l'anus vierge", nan. Par contre, j'en ai un peu après la ponctuation. Des points-virgules, des points, et aussi des alinéas seraient parfois bienvenus...
Mathieu, si vous pouviez regrouper les liens de vos "Déclins" sur une même page, en les classant chronologiquement, moi je vous ferais bien un petit lien via un ou deux de mes carnets...
Salutations.
Rédigé par : Maridan' | 28/09/2005 à 03:12
Maridan',
je vous remercie tout d'abord pour votre commentaire, et pour vos gentillesses. Ensuite (voilà les alinéas ah ah ah) :
1) l'image de l'anus vierge est un peu violente mais elle tient à la violence (et à l'immonde stupidité voire démence mais je n'y crois guère car, dans son cas, elle semble être davantage un argumentde vente) des idées versées par le type dont je parle, auteur d'un certain nombre de 'Théâtres des opérations' et d'un roman récent qui se finit par Inc qui vit près de chez vous et parle, lorsqu'il désigne l'Europe, d'Eurabie. J'ai du mal à comprendre le pourquoi de la grande audience dont il dispose et je soupçonne que cette idée d'Eurabie ne puisse 'passer' que sous cette forme "littéraire".
2) La ponctuation, nous en reparlerons. S'il y a maladresse, ou malfaçon, e n'est pas que c'est fait exprès mais il y a je pense un intérêt à structurer cette chronique en une phrase unique par épisode, exercice de style sans intérêt peut-être, mais fidèle à une sorte de vision globale. Tout cela est un brin prétentieux et, pratiquant le commentaire en cyber café depuis quelques temps, je n'ai pas là la possibilité de développer sans passer pour un mégalomane, nous en reparlerons donc lorsque j'aurai retrouvé mes moyens informatiques et si vous en avez le temps, bien sûr.
3) Le lien, ce serait très aimable, je vois avec mr l'inquiet et vous informe.
à bientôt
md
Rédigé par : mdiebler | 03/10/2005 à 19:13
Pardon pour le délai de réponse, Mathieu, mais je n'étais pas vraiment dans les dispositions qu'il faut lors de mes dernières visites (manque de temps ou fatigue, surtout).
Je n'ai pas lu Dantec, peut-être le ferai-je pour au moins m'en faire ma propre idée, mais je ne suis pas très portée sur le roman ces dernières années, je leur préfère les essais ou des ouvrages traitant des vies d'artistes (Staël, actuellement). Ça pourrait changer n'importe quand, je n'en décide pas. Cela dit, ces goûts me rendent plus sélectives envers les romanciers ceux-ci devant dès lors soulevr mon plus grand enthousiasme. Tel un Henry Bauchau, par exemple. Sinon, la participation récente de Dantec à notre ¨Tout le monde en parle" m'a donné à voir un homme articulé, mais trop campé sur ses positions. J'aime quand les gens abordent la vie et les êtres avec détermination mais sans des a priori immuables ou faisant preuve d'une mauvaise foi... de mauvaise foi ! Ce ne serait qu'une posture que ça ne ferait que m'indifférer plus encore. "Eurabie" : il n'est pas encore allé au bout de ses surprises ici. Se faire fouteur de merde systématiquement ne me séduit pas non plus.
Quant à la ponctuation, c'est peut-être surtout lié à la présentation graphique ou à la lecture à l'écran que ça m'a posé problème. Ou plutôt, surtout, le manque d'alinéas. De plus, dans un livre, on change éventuellement de pages. Sinon, il n'est pas interdit de s'habituer à d'autres manières, me dis-je ! ^_^
Rédigé par : Maridan' | 16/10/2005 à 00:59