Passage à l'acre
Les rubans se déchirent, autour de la scène du crime. Au bout du terrain vague, à peine éclairé par une demi-lune, des chiens errants s’amusent avec un chapeau. Tu tentes de les faire fuir, à coups de pierres, et le froid, soudain, t’envahit. Au loin, les lumières scintillent, là où vivent les humains, et cette présence invisible te glace d’effroi. Tu hésites à continuer ta marche. Même plus la force de jeter des cailloux. Au bout du compte, il te faudra fuir, encore, avant que l’obscurité ne t’envahisse de nouveau. Et tu commences à courir, comme si une meute de chiens te poursuivait. D’ailleurs, ces putains de chiens te poursuivent, en t’insultant. Alors, tu allonges ta foulée, comme si tu devenais invincible. Le paysage défile, à toute allure. Il te faudrait trouver une piste d’atterrissage, en plein milieu du désert. Ta conduite est nerveuse, secouée de spasmes, ton avertisseur est en panne. Dans le ciel, tu observes le bal des vautours ; inutile d’y prêter attention, ils seront toujours là.
A attendre que tu tombes.
S.V.
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