LA VAGUE PARANO
La parano est tendance. C 'est comme si Jacques croyait, par exemple, que le mégalo et paranoïaque Nicolas complote contre lui, et qu'il veut sa place. Il va imploser en vol, celui-là. Comme un gamin tout colère, il a organisé sa PROPRE garden-party, à quelques mètres de L'Elysée plutôt que d'écouter Jacques : "Je n'ai pas la vocation de démonter des serrures à Versailles pendant que la France gronde." Et de continuer, après un petit goûter ("jus de pommes et gâteaux", précise Libé) : "J'ai un rapport avec les gens qui n'est pas celui des autres hommes politiques. Il m'a fallu vingt-cinq minutes pour traverser le faubourg Saint-Honoré et, à l'Elysée, j'ai dû battre en retraite." Espérons qu'en 2007, aussi, il devra battre en retraite... ( Libération, du vendredi 15 juillet 2005).
Comme si Hunter S. Thompson , le génial inventeur du journalisme GONZO ne s'était pas suicidé le 21 février 2005, à 67 ans, mais qu'il avait été ASSASSINE par la CIA, ou par les Faux-époux Turenge, dix ans après le sabotage du Rainbow Warrior où périt le photographe Fernando Pereira (ici, à gauche, sur le pont du Rainbow Warrior),35 ans, père de deux enfants, le 10 juillet 1995.
Comme si vous rasiez votre MOUSTACHE et que votre copine, vos amis, vos collègues prétendaient que vous n'aviez jamais porté MOUSTACHE. C'est ce qu'il arrive à Marc (Vincent Lindon) et à la troublante Agnès (Emmanuelle Devos) dans La Moustache de l'écrivain Emmanuel Carrère qui, après Retour à Katelnitch (2003), documentaire "gonzo" tourné sous doses massives de vodka, signe sa première fiction cinématographique.
"Même les paranos ont VRAIMENT des ennemis", Roland Topor.
A voir La Moustache, emprunt d'une inquiétude diffuse, avec un magistral duo d'acteurs, on ne peut s'empêcher de penser au Le Locataire (1976), de Roman Polanski, et surtout au Locataire chimérique (1974), premier roman inoubliable de Roland Topor (1938-1997)qui déclarait que "Même les paranos ont VRAIMENT des ennemis." Tout comme Le locataire chimérique, La Moustache est D'ABORD un livre terrifiant (que l'on ne lâche pas tant l'inquiétude y est contagieuse), écrit en 1985, par Emmanuel Carrère, publié aux éditions POL, et qui, vingt ans après, tient ENCORE toutes ses promesses. Et pour ceux que ces histoires d'inquiets grincheux indiffèrent, ils peuvent se reporter au numéro double (Eté 2005) du Magazine littéraire, consacré à...la paranoïa !
S.V.
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