LES TRAVAUX DE JUSTINE MISO
Je n'ai jamais rencontré Justine Miso. Peut-être n'existe t-elle que dans les rêves qu'elle inspire sur son blog (Justine Miso - Sur ses rencontres.), et ailleurs, au journal Le Mague, par exemple, dont elle est l'une des collaboratrices. Une femme libre, qui aime la sensualité, et ne demande rien à personne. Depuis 2005, elle a fait son chemin dans la blogosphère, comme on dit. "La femme qui aime les hommes" met en ligne (et en scène) ses aventures imaginaires ou réelles. Elle se découvre autant qu'elle se cache : "Justine Miso. Juste un écrit vain, qui aime les mots et les émois." C'est inscrit sur sa petite carte de visite qu'elle pourrait vous remettre dans le passage sombre d'une ruelle, un soir de pluie. Oui, elle aime les mots, et l'émotion. Et aussi l'humour : "Où je me présente, peut-on lire en introduction sur son site, avec un humour de la mort qui tue pas pour une fois parce que j’en ai marre que la mort tue et qu’ici c’est moi qui décide."
Je n'ai jamais rencontré Justine Miso, mais elle m'a e-terviewé. C'est en ligne sur Le Mague.
1) Stéphane, quand on te parle d'art, tu penses à quoi?
C’est la grande aventure de l’existence, avec la sexualité et l’amour. J’allais rajouter l’humour noir.
2) Tu as écrit "le journal d'un inquiet", inquiet de quoi?
Je m’inquiète, donc je suis, comme dirait l’autre. L’absence d’inquiétude m’inquiète. Elle est synonyme d’endormissement.
3) Plutôt les mots ou le visuel?
Les mots, parce que tout le reste en découle.
4) Les collages, c'est à la mode en ce moment? D'où te viennent ces idées? Tu
fais des collages très "BD" mais sans mots...
Je ne crois pas que c’est une affaire de mode. Les collages sont des images grappillées et détournés de leur sens, pour mieux théâtraliser le monde des images. Je ne pars pas des idées, mais des images. Je les découpe dans les journaux, ou les détourne sur le net. Je les retravaille au marqueur noir. Je les déchire, les arrose de taches de vins, les crayonne au rouge à lèvres, je les fais souffrir. Parfois, je les retravaille encore par l’ordinateur, jusqu’à ce qu’elles deviennent intraduisibles. Ces idées me viennent d’un temps où j’étais paralysé, au sens propre, pas au figuré. Ce sont les mains qui jouent avec les images, comme elles jouent avec les mots. Les mains sont la vie, et toute la culture qui en découle, avec ce qu’elle apporte de lucidité, d’inquiétude, et de colère. Elles permettent de caresser, et de griffer, tout à la fois. Les mots m’intéressent et me passionnent en dehors du cadre des images. Je ne suis pas très bulle, même si j’y succombe parfois. Ni très BD. Il doit me manquer une case…
5) Merci de compléter les phrases suivantes:
- Jamais deux fois les mêmes rêves
- L'amour c'est pas d’la tarte
- Etre inquiet de ne pas être inquiet
- Elle était maquillée comme une reine de catalogue
- Le réveil sonna et il se dit que c’était son dernier matin
6) Ecrire des textes érotiques de type "cambrures", c'est naturel? C'est
difficile? C'est émoustillant? C'est provocant?
C’est avant tout un exercice d’écriture en ligne, sans filet. Un jeu avec les mots. Ce n’est pas naturel, mais culturel, évidemment. Ce qui est émoustillant, c’est la femme à qui je pensais en écrivant ce texte, pas le texte lui même. Il n’y a rien de plus proche que le texte et la sexualité. Ce sont des tensions comparables. Rien de provocant à cela. C’est une recherche de rythme, et de respiration. Je ne retravaille pas ce genre de texte. Ce sont des instantanés.
7) Ma question Vignale, que penses-tu des narcissiques et des mégalos?
C’est une question de narcissiste et de mégalomane, comme nous tous.
8) Ma question Luc DS: que penses-tu de la pénétration linguo nasale (de la
langue dans les nasaux)?
J’aime les langues vivantes, en tout cas.
9) Ma question sérieuse, et en vrai, tu es qui?
Un survivant.
10) Ton blog qui n'est pas un blog... Tu ne serais pas du genre à faire des
pipes qui n'en sont pas, toi?
Hé, Justine, on est chez Ardisson, ou quoi ! !? Je préfère que l’on me fasse des pipes qui n’en sont pas.
11) Cher Stéphane, je te laisse le mot de la fin
Dis, Justine, tu existes pour de vrai ? Chez Sade, tu es plutôt Justine, ou Juliette ? Es-tu toujours entièrement nue ? Aimes-tu, vraiment, les hommes ? Qu’est-ce qui ne t’inquiètes pas ?
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