Danse insomniaque
Le métier de la paranoïa est un parcours semé d’embûches. Les réminiscences de ta folie effleurent ton cerveau. Tu suffoques, au fur et à mesure d’une marche chancelante. Ta putain de carte du tendre est maculée de sang. C’est d’un crime intime qu’il s’agit. Les fresques de ta mémoire sont dégradées de rouge ; danse insomniaque, où l’orchestre joue à guichet fermé. Tes revendications sont aussi des postures. Les dessous de la chair se nourrissent de scalpels, de bombes incandescentes. Tu imites les cris d’un condamné à mort. Des ombres s’enroulent autour de ton corps. La danse est enivrante. Tu te méfies des mécanismes de la peur, et des hallucinations qu’elle engendre. La scène du crime se déplace, sans cesse, dans une surcharge d’informations. Tu mènes plusieurs enquêtes à la fois. Inutile de fumer du crack pour voir que tout se délite.
Elle balance son cul en des gestes incendiaires.
Les missions secrètes ne sont jamais simples à accomplir. Tu remontes la fermeture éclair de ton âme, comme on fait la queue au guichet. La lutte est sans merci, d’abord avec toi-même, le pire de tous tes ennemis. Et ils sont nombreux - et nombreuses ! - à t’attendre au tournant, une lame à la main.
Humide, si doux, entre ses cuisses.
Stéphane Vallet
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.