Chapeaux de cartes
Tu revisites tes inquiétudes, avec la mélancolie d'un voyeur qui voit sa vie lui échapper. Des explosions retentissent dans ton crane, à moins que cela ne soit l'écho d'une attaque, au cœur de la ville. Les frontières intérieures s'effondrent, comme des châteaux de cartes. La paranoïa court-circuite les raisonnements. Des évaporés déambulent, affublés d'uniformes rapiécés. Il ne manque que des étendards, pour parachever l'esprit de guerre. La nervosité ronge l'âme des hommes perdus. Quand la parole se carapate, tu serres les poings contre ton cœur. Le silence est un avant-goût de la mort. Tu cherches à oublier ces vagues, qui te détournent de la pensée. Les ondes de la nuit transpercent ton corps aveugle. Tu aiguises encore mille lames, dans les recoins du labyrinthe. Le vent a balayé la sciure. Il te faut avancer à tâtons, dans un conglomérat de cendres. Des corbeaux accompagnent le cortège de ceux qui ont choisi l'errance. C'est le bal des reptiliens. Les cerveaux ont déserté la zone. Tu cherches un chapeau pour traverser la vie.
S.V.
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