Chiens écrasés
Et l’on tire sur les souvenirs, comme si plus rien n’avait d’importance, suspendu à un film invisible, éclaboussé de pixels, dans une contagion généralisée et des virtualités de bazar. La lecture des manchettes incite à des prudences de renard déçu. La dramaturgie de l’actualité donne des impulsions électriques aux chroniqueurs de chiens écrasés, stationnés aux rayons boucherie. Il faut avoir son ticket pour le ball-trap des princesses. Les plus sensibles, tirés à quatre épingles, se pendront avec leur cravate, dés l’arrivée des premiers chasseurs. Les autres danseront jusqu’à l’aube, dans des éblouissements artificiels, dopés comme des bourrins de foire, sous la surveillance de maquignons endimanchés, aux cravaches cloutés. Pas utile de s’encombrer de sentiments, dans les entrelacs d’une guerre. On ne fait pas l’amour avec des morts-vivants.
S.V.
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