Guerre de gangs
A force de tourner en rond, le vertige gagne les combattants du vide. La petite musique est en marche, au pas de l’oie, pour faire diversion. Le ciel est tamisé d’étoiles filantes. Des brasiers incandescents brulent dans les veines de rodeurs aux dents aiguisées, qu’il faut éviter avec tact, entre deux baisemains aux dames de passage. Les mises à mort sont toujours festives, en veine d’applaudissements. En temps de disettes, le sang est une valeur refuge. Chaque coup porté donne l’impulsion à de nouveaux crimes, comme dans une guerre de gangs rivaux, où tout le monde crève à la fin. Il y a toujours des mécontents, qu’il faut éliminer discrètement, à la lame si possible, comme entre gens civilisés. Pas de ticket repas pour les cannibales. Chacun se débrouille avec sa barbaque. Les officines criminelles rengorgent d’enfants de chœur.
S.V.
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