L'HOMME RÉVOLVER
Les lumières m'éblouissent. Je remonte l'avenue en zigzaguant. Les taxis ne s'arrêtent jamais. La sirène d'une ambulance me fait sursauter. Je réajuste mon chapeau de feutre trempé par la pluie. J'ai perdu le chemin de la gare de triage. Ma pompe mécanique est détraquée, comme les aiguilles d'une horloge. Je suis un homme-révolver. Canon braqué contre la tempe. Des abeilles bourdonnent dans ma tête. Je grimace sous les réverbères. Il n'arrête de pleuvoir. Cette ville est un labyrinthe, une toile d'araignée souterraine. Personne au point de rendez-vous. Le manège est abandonné. Je voudrais me balancer sur un cheval en bois. J'allume une cigarette, entre deux quintes. Cartes truquées. La dame de cœur s'échappe avec chevalier blanc. Elle porte ses bottes de sept lieux. Je l'aperçois au bout de la ruelle pavée. J'ai perdu le mot de passe. Je chantonne pour me donner du courage. L'aube viendra. Cette FAMEUSE rédemption. Je m'accoude au zinc d'un bar où personne ne fume. De la mousse sur mes lèvres. Je ne me fais plus la belle. Je range mes souvenirs dans une malle.
S.V.
Pourtant...
Quand le manège est abnadonné, c'est la fin de la foire... Non ?
Bonne année Stéphane.
Rédigé par : Laurent Morancé | 16/01/2008 à 15:45