LE SCANNER DE LA PEUR
Heureusement, l'infirmière me taquine. Elle me montre son balconnet. De la soie froissée. Des bombes à fragmentation explosent. Le scanner de la peur. Toujours ça dans ma tête. Un vieux tacot d'antiquité, moteur à tambour, rode en bas de la ruelle. J'ai oublié la vague. Un déferlement de boue. La mer tremble. Je me retourne. Sensation d'être suivi par une ombre qui me ressemble. Je n'arrive pas à mettre la capote. Je suis imbibé de rhum arrangé. Les souvenirs se télescopent comme des images détraquées. Le psychiatre me tend une pillule verte. Et puis le téléphone se transforme, émetteur en scène déglingué, les voisins font la gueule, évidemment, les cons! On m'appelle sur une autre ligne. L'infirmière à califourchon. Son parfum d'anis étoilé. Voix enfarinée. Des râles sans queue, ni tête. Remettre les compteurs à Zorro. Un buvard, comme une hostie, dans la bouche. Une transe cinglée. Le corps de l'infirmière en trois dimensions. Et des chevelus hilares qui traversent la chambre en nous proposant des reniflettes. On me raccroche aux narines. La stratégie des microbes infecte mes pensées. J'arrose les roses rouges sur mon balcon. L'infirmière me kidnappe pendant la nuit, sur une mobylette volée. Elle est belle, et elle danse. Un vent léger s'absente sous sa blouse.
S.V.
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