JOURNAL D'UN INQUIET

OBJECTIF 2007

JEAN-LOUIS JOUE A L'HOMME DE MATIGNON

Depuis qu'il a été acclamé mardi 30 mai par des députés UMP en plein hémicycle, la veille des un an de l'accession du premier ministre à Matignon, Jean-Louis se la joue grave. L'ancien avocat de Nanard se voit déjà en haut de l'affiche, succédant à Dominique, à qui il dispute les "bons" résultats du chomdu qui baisse depuis des mois (-1,1% en avril). Ces chiffres, qui doivent beaucoup à des radiations massives, n'ont rien à voir avec la réalité social du pays dont tout un pan se précarise.  De plus en plus de demandeurs d'emploi deviennent des RMIstes (ils ont doublé en un an). Ces "bons" chiffres, tout le monde le sait, obéissent également à des critères démographiques : le départ à la retraite de toute une génération. Et au retour des "emplois aidés" que la droite avait supprimé. Pas de quoi jouer du biceps pour le ministre de la Cohésion sociale. D'ailleurs, interrogé mercredi 31 mai sur LCI sur son éventuel accession à Matignon, Jean-Louis a répondu que "sincèrement la question ne se pose pas". Tu parles, Charles...

S.V.

TRAVAILLER DU CHAPEAU

PREMIERE BOUGIE

Le JOURNAL D'UN INQUIET fête son premier anniversaire. Sa première note s'appelait La stratégie du non. Elle paraissait le 26 mai 2005.

A CROCS DE MODE

  TRESOR NUMBER 3

Et de 3! Christine Demias sort un troisième numéro de son Trésor, "magazine de l'animal moderne". Un numéro très visuel où les photographes s'amusent et s'en donnent à coeur joie. Avec des infos très "tendances" pour toutous et minous. Et même des notes de lecture de Bob l'inquiet.

LITTERATURE

MORLINO MEMORIES

Dans Envoyé spécial de personne, Bernard Morlino fait du "journalisme buissonnier". Depuis trente ans, ce pieton de Paris, de Nice, et d'ailleurs, suit les gens dans la rue, qu'ils soient célèbres ou non, comme un "passager clandestin". Ce livre, de celui qui fut photographe avant de devenir écrivain, épingle en 138 portraits des célébrités et des inconnus, comme flashés au radar : Claude Nougaro, JM.G. Le Clézio, Alain Cuny, Mireille, Klaus Michaël Grüber, Peter Handke, Léo Ferré, Jean-Pierre Léaud, Zinedine Zidane, Samuel Beckett, Lino Ventura, Chet Baker, Jean-Louis Barrault, Romain Gary et Emile Ajar, Marcel Cerdan junior, François Truffaut, un vitrier, Louis Seigner, Sephen Roche, E.M. Cioran, Jacques Villeret, Pierre Boulez, Jacques Vergès, Jean Négulesco, Edmond Desportes de Linières, Bernard Dimey, Pierre Guyotat, César, Michel Platini, Maurice Biraud, Maurice Duverger, Albert Cossery, Charles Fourier, Henri Langlois et Dennis Hopper, Antoine Vitez, Miles Davis, Yves Montand, Vladimir Jankélévitch, André Breton et Paul Verlaine, Zouc, François Mitterrand, Emir Kusturica, Antoine Blondin, Michel Piccoli, Roger Jouve, Serge Pozzoli, Raymond Guérin, Eddie Barclay, Robert Bresson, Roland Blanche, Jean Snella, Serge Reggiani, Jean Gaulmier, Tardi, Michel Vinaver, Denise Glaser, Paul Tortelier, "Napoléon", Raymond Depardon, Jean Didier Wolfrom, Lance Armstrong, Louis de Funès, Maurice Schumann, Marco Ferreri, André Pieyre de Mandiargues, André Valmy, Arthur H, Aguigui Mouna, Eric Cantona, André Cane, Samuel Fuller, Pierre Cardin, Charles Trenet, André Berne-Jouffroy, Guillaume Apollinaire, Charlie Watts, Philippe de Broca, Claude François, Octavio Paz, Frédéric Pottecher, Graham Hill, Clara Malraux, Dizzy Gillespie, Gregory Peck, William Klein, Paul-Emile Victor, Bertrand Bonvoisin, Yves Martin, la fleuriste de la place Colette, Emmanuelle Riva, Jean Walczac, Michael Lonsdale, Pascal Lainé, Dominique Valadié, Mike Brant, Alfred Adam, Marcel Jouhandeau, Suzanne Flon, Robert Doisneau, Pierral, Edmond Jabès, Jacqueline Maillan, Jean Tardieu, Raymond Poulidor, Philippe Caubère, Barbara, Antonio Tabucchi, Fernand Ledoux, Christoff Kieslowski, Pierre Sansot, Patrick Dewaere, Pierre Klossowski, Pierre Etaix, Antoine Bonifaci, Bernard Lajarrige, Jacques Higelin, Jean-Paul Sartre, Jack Palance, Serge Gainsbourg, François Weyergans, Micheline Presles, Rik Van Looy, Marguerite Duras, Michel Bouquet, Alphonse Boudard, Simone Signoret, Philippe Soupault, Jean-Pierre Aumont, Jean Bouise, Giorgio Strehler, Nelly Borgeaud, Gordon Sherwood, Jean-Louis Bory, Jacques Tati, Roger Blin, Antoinette Nordmann, Sempé, Orson Welles, et une inconnue. Des fragments de mémoire ciselés comme des aphorismes. Des autoportraits. "Je suis néant 1952, écrit Bernard Morlino dans son introduction. Un 23 novembre qui n'en finit plus." Le titulaire de la carte de presse n° 56 820 fut  l'ami et le biographe d'Emmanuel Berl et de Philippe Soupault. Il lui arrive de faire de la moto comme Georges Perros. Il cultive la nostalgie d'être né trop tard : "J'aurais aimé suivre Henri Matisse, Albert Camus et Buster Keaton". Le mémorialiste, toujours sur "le qui-vive", et branché sur les autres, invente ici une poésie du quotidien. Il nous invite à sortir à l'air libre. A faire l'école buisonnière.

S.V.

Bernard Morlino, Envoyé spécial de personne, Le Castor astral, 2006, 15 euros.

Photo Bernard Morlino : André Pieyre de Mandiargue, chez lui, rue Sévigné, décembre 1985.

COLLAGE

TALONS HAUTS

Collage Stéphane Vallet

OBJECTIF 2007

FRANCOIS LA FRONDE

En votant, sur fonds d'Affaire Clearstream, la motion de censure déposée par le parti socialiste, François B. se place pour un temps au centre de la vie politique, et lance sa campagne. Peu suivi par ses troupes (seuls 11 élus centristes sur 30 ont voté la censure), celui qui se surnomme "le rebelle", nous fait le coup du destin national. Le Jobert du 21eme siècle, se voudrait ailleurs, incarnant, à l'instar de Nicolas, la rupture. Mais François la fronde roule surtout pour lui même, nous refaisant le coup de Giscard qui voulait réunir 2 français sur 3. Avec un certain panache, il donne des coups d'épée dans l'eau.

S.V.

OBJECTIF 2007

FAIM DE REGNE

Collage Stéphane Vallet

OBJECTIF 2007

FIN DE REGNE

Collage Stéphane Vallet

SOMBRERO

LEA EST UNE ALLUMEUSE

Elle avançait en roulant des hanches. Ses talons pontuaient la musique de ses pas. Elle avançait, fière et sereine, droite comme un totem. Ses cheveux caressaient la courbe de son dos.

Léa se prend pour une panthère tueuse, Léa est une allumeuse.

Elle passait aux terrasses de cafés, elle se postait là, comme si elle attendait. Elle restait debout, soupirait et regardait sa montre, elle jetait des regards en coin pour voir si son manège prenait.

Léa se prend pour une panthère tueuse, Léa est une allumeuse.

Elle vérifiait son reflet dans les vitres des voitures garées. Elle s'arrêtait surtout devant celles qui la déformaient, lui renvoyaient une image tassée et cassée jusqu'à la voiture d'après où elle retrouvait sa beauté.

Léa n'est pas très sage, Léa aime son image.

Elle faisait la sortie des cinés, repérait les hommes délaissés et elle les suivait. S'ils se retournaient, elle avait gagné.

Léa se prend pour une espionne, Léa aime ses cheveux de lionne.

Elle aimait aussi se faire suivre, elle se sentait parfois cire.

Léa se voudrait pure, mais Léa a le regard dur.

L'hiver elle marchait en décolleté et sa peau pâle semblait givrée comme la rosée. L'été, elle marchait hâlée, les pointes de ses seins trouaient le tissu léger.

Léa est un peu cinglée, Léa aime provoquer.

Elle posait toute la journée, c'était son métier, et son reflet sur papier glacé lui plaisait.

Elle tournait et dansait comme une bouée qui n'a jamais trouvé de jetée.

Léa est une allumeuse, Léa est malheureuse.

Texte Sombrero Galaxie ([email protected])

OBJECTIF 2007

L'OMBRE DU CORBEAU

Collage Stéphane Vallet