Il est 1h40. L'état de santé de plusieurs patients est encore préoccupant. Il faut sans arrêt intervenir, modifier les traitements. Le ballet continue, de chambre en chambre. Michel respire mal, à nouveau. On tente de lui faire une bronchoscopie. D'aspirer toutes ces saloperies à l'intérieur de ses poumons qui empêchent l'air d'arriver. La tension de la mamie est en chute libre. Le malade de la chambre numéro 6 flippe. Il n'arrête pas de sonner son infirmière. "Oh! j'en ai marre, dit-elle. Moi qui pensais passer une nuit cool, c'est raté!"
2 heures du mat. La grand-mère qui avait repris du poil de la bête, décline à nouveau. "Je suis déçu, dit le docteur. Elle allait mieux, et puis..." Il ne termine pas sa phrase. Il s'affaire déjà autour d'elle, manipule des instruments sophistiqués, demande de l'aide aux infirmières qui accourent. Le malade de la chambre numéro 6 sonne toujours. On a l'impression que cela ne va jamais s'arrêter, que tout ce cirque va durer jusqu'au bout de la nuit.
A 3 heures, un calme relatif finit par régner. Les infirmières et les aides soignants se restaurent, chacun de son côté. Le docteur Pascal Empereur-Bissonnet donne ses dernières instructions avant de rejoindre l'internat, pour se coucher. "N'hésitez pas à m'appeler s'il y a un problème." On le réveillera deux fois pendant son sommeil.
A 9 heures du matin, il reviendra dans le service pour faire la transmission, en sens inverse. Une autre équipe est déjà là, en pleine action.
Stéphane Vallet
FIN
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