Au même moment, un médecin des urgences arrive dans le service. Il se dirige d'un pas décidé vers le docteur Pascal Empereur-Bissonnet : "J'ai une TS (tentative de suicide) en bas. Tu ne peux pas le prendre?" Marchandages. Le type aurait avalé des comprimés. On ne sait trop lesquels, ni en quelle quantité. Il est dans le coma : stade 1-2. On convient qu'il faut lui faire rapidement un lavage gastrique. "Je m'occupe de cette patiente qui va beaucoup plus mal. Ensuite, je descends le voir.", promet le réanimateur avant de tourner vers la grand-mère.
"Tu vas l'intuber?", lui demande une infirmière. Le médecin fait oui de la tête. Puis s'adresse à la vieille dame : "Vous avez du mal à respirer. On va vous mettre un tube. Il faut bien respirer l'oxygène qu'on va vous donner."
23h45. "Ben, dis-donc, fait une infirmière, le chariot d'urgence est presque vide." L'imprimante, reliée directement au laboratoire de l'hôpital crache les premiers résultats d'analyse. "Elle a carrément des gaz merdiques. Et si elle faisait une embolie pulmonaire?" Le docteur compile le Vidal pour vérifier la posologie et adapter le traitement. Il faut anticiper. Prescrire juste et bien. Il finit par signer son ordonance rose saumon. Une liste impressionnante de médicaments.
0h20. Le malade de la chambre numéro 9 s'est un peu laissé aller. "Vous n'avez pas senti que vous alliez faire, monsieur R.?", lui demande l'infirmière. Il faut le nettoyer, puis lui talquer les fesses. Comme pour un bébé.
Stéphane Vallet
(A suivre)
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