"D'abord, la fille qui porte casquette m'a souri." (phrase d'amorce)
LA FILLE A LA CASQUETTE
D'abord, la fille qui porte casquette m'a souri. Il me semble avoir répondu à son sourire. Il y avait un chien blanc à côté d'elle. Je l'ai caressé.
Pas elle, le chien, bien sûr. Ensuite, j'ai commandé un verre. La fille à la casquette ne parlait à personne. Moi, j'ai parlé au chien. Il ne m'a pas répondu.
Ensuite, on m'a invité à écrire quelque chose.
C'était gênant, pour moi. Heureusement la fille à la casquette m'a souri à nouveau.
Cela m'a consolé de l'indifférence du chien.
J'ai pris un stylo et j'ai commencé. Je ne savais pas quoi écrire. J'ai levé la tête, péniblement, longtemps, mais rien ne venait. J'entendais les textes lus par des acteurs.
Quelqu'un que je connaissais est venu m'embrasser.
Cela m'a déconcentré. Une fille à la table d'à côté a dit qu'elle avait un chemisier sexy. C'était vrai.
Plus j'entendais des mots, moins j'avais envie de continuer.
Puis le chien est venu vers moi, il m'a léché les mains. C'était bien.
La fille à la casquette avait la tête baissée. Si elle se tourne vers moi dans les trente secondes, je continue, je me suis dit.
Quarante-cinq secondes se sont écoulées depuis. Toujours rien.
Tant pis.
Il faut croire que l'écriture n'est pas mon fort.
Hubert Blair*
Collage Stéphane Vallet
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